Dans le Tarn, la DGH départementale fait apparaître une diminution de 24,5 h pour les SEGPA, soit une perte « forfaitaire » de 2,5 heures pour les SEGPA simples (une division par niveau) et de 5h pour les Segpa doubles (deux divisions par niveau).

C’est le résultat de l’application aux SEGPA de la réforme des collèges puisque, sous prétexte de l’attribution des trois heures d’autonomie par division, l’administration en profite pour rogner sur les heures d’ateliers et entraîne une perte sèche dans la DGH.

L’administration ne s’en cache pas, qui affirme d’ailleurs que la situation continuera de se dégrader avec le passage progressif, dans les années qui viennent, aux stricts horaires de ladite réforme du collège.

Cette situation est inacceptable puisqu’elle revient à s’en prendre aux élèves les plus fragiles de notre système éducatif, ceux dont les besoins spécifiques réclament l’existence d’une structure spécialisée, la SEGPA, avec des personnels formés pour cela.

Parallèlement, il convient d’alerter sur la mise en danger de cette structure SEGPA elle-même, qu’on affaiblit (avant de la faire disparaître ?), au nom de mots d’ordre apparemment généreux mais concrètement dangereux.

Il en est ainsi de l’inclusion et de la fongibilité des 6 èmes SEGPA au sein des 6° générales sauf en Français et Maths. L’inclusion scolaire est une idée généreuse, et nous en partageons les objectifs. Pour autant, elle ne peut signifier l’intégration pure et simple des élèves de SEGPA dans les classes générales ( à plus de 25 élèves et avec des enseignants non formés les accueillir ?), sans leur faire courir le risque d’être à nouveau découragés, renvoyés à leurs difficultés, mis à l’écart de fait, annulant tout le travail indispensable que font les enseignants de SEGPA dans leurs classes (voir témoignages d’un collège de l’Albigeois en cliquant ci-dessous).

L’inclusion ne peut pas être une opportunité pour l’administration de récupérer des moyens, ou d’en limiter le déploiement. La scolarisation de ces publics fragiles appelle un investissement conséquent et spécifique de la Nation et le maintien des structures d’enseignement adapté disposant des moyens en heures nécessaires.

La FSU 81 soutient la demande des collègues de SEGPA de restitution pour la prochaine rentrée des moyens retirés. Elle demande dans le même temps le maintien des structures SEGPA et alerte sur la situation des EREA de l’académie. La suppression des postes de PE Educateurs et le recrutement d’AED n’a pas tardé à conduire ces structures fragiles à des difficultés de gestion des internats, l’augmentation des violences, et la dégradation des conditions de vie et d’apprentissage des élèves.

Après les rassemblements devant la DSEN à Albi (22 février), le Rectorat (15 mars) puis le CDEN du Tarn (17 mars), la FSU 81 prendra toutes les initiatives nécessaires pour que l’administration réponde favorablement aux justes demandes des enseignants de SEGPA, pour construire le lien avec les autres départements ainsi qu’avec les enseignants de collège eux-aussi concernés et pour défendre une structure nécessaire aux publics les plus fragiles, ceux qu’il est si facile d’attaquer car parmi les plus précarisés dans la population de notre pays.

Albi, le 20 mars 2017

Source: fsu81