Mardi 18 février à Toulouse, 300 personnes se sont rassemblées devant le tribunal administratif de Toulouse dans l’attente de la décision de justice concernant la légalité du chantier de l’A69. Le jugement est mis en délibéré pour le 27 février prochain. On lâche rien !

 

 

Le communiqué national de l’AES (dont est membre la FSU)

L’Alliance écologique et sociale appelle à l’abandon du projet de l’A69

 

Ce mardi 18 février le tribunal administratif de Toulouse doit juger sur le fond le recours porté par les collectifs qui s’opposent à l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse.

Le recours des collectifs d’opposant·es a fait l’objet d’un premier examen en novembre dernier. La rapporteure publique avait alors prononcé un avis négatif sur le projet, le jugeant dépourvu de raison impérative d’intérêt public majeur et avait préconisé l’annulation totale de l’autorisation environnementale.
Les conclusions émises rendaient raison aux arguments avancés de longue date par les collectifs qui s’opposent à l’A69, dénonçant le désastre écologique et social de ce projet.
L’Alliance écologique et sociale a soutenu les mobilisations organisées par les opposant·es et n’a eu de cesse d’exiger un moratoire.

Une manœuvre dilatoire avait conduit le juge à repousser la décision et à rouvrir l’instruction. Le tribunal justifiait la relance de la procédure au nom d’un nouvel élément avancé par les porteurs du projet : l’État annonçait s’engager financièrement pour faire réduire le coût du péage.
Ainsi les pouvoirs publics (Etat, conseil régional, conseil départemental du Tarn et communautés de communes) vont subventionner à hauteur de 33 % le prix du péage sur la future autoroute A69 dans le Tarn avec une clause pour les 10 prochaines années, qui se rajoutent à la subvention d’équilibre de plus de 200 millions. Un coût estimé à 780 millions d’euros à la charge des contribuables pour financer un projet autoroutier socialement et écologiquement mortifère au service d’intérêts financiers privés des groupes NGE et Pierre Fabre. Dans un contexte politique d’austérité budgétaire qui voit les subventions des services publics, du tissu social et associatif grandement impactés, c’est un 2 poids 2 mesures inacceptable !

Ce procédé de mauvais aloi n’avait d’autre objectif, en retardant la décision de justice, que de permettre la poursuite des travaux. Dans le dossier de l’A69, comme pour d’autres projets nuisibles, c’est la politique du fait accompli qui est pratiquée : pour contourner les arguments écologiques et sauver les intérêts économiques, on avance les travaux au point de rendre toute annulation obsolète.

De fait, le chantier de l’A69 a poursuivi sa marche forcée, abîmant toujours plus les territoires, dégradant les conditions d’existence des personnes qui y vivent, bafouant la législation environnementale. Les atteintes portées au territoire et aux conditions de vie des habitant·es doivent prendre fin au plus vite avant de devenir irréversibles.
Pour l’AES, l’avis de la rapporteure publique, qui a maintenu ce jeudi 13 février sa demande d’annulation, doit être entendu. Les atteintes au droit de l’environnement sont légion depuis le démarrage des travaux, avec pas moins de 14 arrêtés préfectoraux de mise en demeure, plus de 34 rapports de manquement administratif dressés par la DREAL-DDT ou OFB. Le scandale de l’A69 doit désormais cesser.

L’urgence climatique et sociale doit primer sur les intérêts financiers en jeu dans ce dossier. Justice doit être rendue.

La vitalité d’un territoire se mesure à la capacité qu’ont ses habitant·es à y travailler, à s’y nourrir, à y tisser des liens de sociabilité, à y satisfaire leurs besoins sans multiplier les déplacements. Les fonds publics ne doivent pas servir à la promotion du tout routier ni à la construction de nouvelles autoroutes renforçant l’hyper métropolisation, mais au déploiement de services publics de proximité et de plein exercice, et à l’amélioration du réseau ferroviaire existant.

La décision qui doit être rendue ne peut que conduire à l’annulation de l’autorisation environnementale délivrée en mars 2023 et donc à l’abandon du projet qui serait dès lors rendu illégal.

Des alternatives existent à l’A69, attentives aux enjeux écologiques et sociaux. Ce sont elles qui doivent être promues. Malgré les travaux opérés, il reste faisable d’aménager la nationale existante, d’améliorer la ligne ferroviaire régionale Mazamet-Castres-Toulouse, et de réhabiliter les terres saccagées pour l’agriculture paysanne et la mobilité durable.

L’AES appelle à rejoindre la mobilisation qu’organisent les collectifs d’opposant·es ce mardi 18 février à Toulouse. Elle donne rendez-vous dès 8h sur le parvis de la gare Matabiau pour être aux côtés de ces collectifs, aux côtés des habitant·es, lors de l’audience qui se tiendra au tribunal administratif de Toulouse.

Une autre voie est possible !