« Quand viendra le temps de la décision, à la mi-2010, il faudra que tout soit mis sur la table : l’âge de départ à la retraite, la durée de cotisation, la pénibilité » avait déclaré le chef de l’Etat devant le Congrès, le 22 juin 2009.

S’agisant du MEDEF, Laurence Parisot ne cesse de répéter que tant que la question des retraites ne sera pas réglée, les Français resteront bloqués par la peur de l’avenir. Elle estime que le système actuel ne pourra être sauvé que par le relèvement de l’âge de départ à la retraite et le panachage des systèmes de répartition et de capitalisation. (Le Monde du 04-12-2009).

Pour le gouvernement et le patronat, pas de doute : il s’agit de reculer encore l’âge du départ à la retraite.

Pour justifier ce choix il faut s’attendre à une intense campagne de dramatisation du déficit : voyez le trou qui se creuse, qui atteint des proportions insupportables § Le Monde du 04-12-2009 nous parle d’ »un régime mis en péril par le vieillissement de la population » !

Soyons clairs : il ne s’agit pas de nier que le nombre de retraité-es va continuer d’augmenter, de contester que le déficit va croître si on laisse les choses en l’état. Mais quand le Président de la République nous dit : il faudra que tout soit mis sur la table, on pourrait lui répondre : Après tout, pourquoi pas ? Chiche ! Mais il faut aussi parler de la question des recettes. Puisqu’il manque de l’argent dans la caisse des retraites, regardons où on peut en trouver.

Bien sûr, ne soyons pas naïfs : ni SARKO, ni le MEDEF ne proposent d’aborder le problème sous cet angle car :

ILS NE VEULENT EN AUCUNE FAÇON

AUGMENTER LES COTISATIONS

POURTANT D’AUTRES CHOIX SONT POSSIBLES : LA FSU AVANCE DES PROPOSITIONS

Ces choix reposent sur la solidarité entre générations. Il nécessitent un meilleur partage des richesses créées par le travail des salarié-es.

C’est la clé de la réforme.

La FSU continue d’exiger pour tous :

75% du dernier traitement à 60 ans avec 37,5 annuités.

Expliquons auprès des jeunes collègues que :

LE FINANCEMENT DES RETRAITES EST ACCESSIBLE

La lutte pour l’emploi et des salaires rémunérateurs est essentielle.

Pour la FSU la réforme des retraites passe par :

L’abrogation des lois Balladur et Fillon

L’abandon de la décote

La réduction des écarts de pensions entre hommes et femmes

L’ouverture de nouveaux droits tels que la prise en compte des années d’études, de précarité, de chômage, de la pénibilité

Il faut aussi :

Soumettre à contribution les revenus de la spéculation financière

Étendre la cotisation patronale à la plus-value des grandes entreprises à faible main-d’œuvre

Les exonérations de cotisations sociales patronales (30milliards par an) ont fait la preuve de leur inefficacité pour l’emploi. Pourquoi les reconduire encore ?

Sachons que selon les travaux réalisés par le COR (Conseil d’Orientation des Retraites – organisme officiel créé sous le gouvernement Jospin), le financement des retraites est à portée de notre économie.

Il s’agir de consacrer 6,5 points de PIB échelonnés sur les 40 années à venir. Cela correspond à une hausse de 15 points du taux de cotisation retraite pour les 4 prochaines décennies, soit une augmentation de 0,375 point par an.

Économiquement supportable … Il faut en imposer le choix politique. Ce choix nécessitera, n’en doutons pas, des mobilisations de grande ampleur dans les semaines à venir.

Source: fsu81