La mise en place de la réforme des rythmes scolaires a eu un impact important sur les conditions de vie et de travail des enseignants du Tarn.
Les horaires de classe ont été définis par les élus, le plus souvent en concertation avec les enseignants, en ne tenant compte de leur avis que dans la moitié des cas. Les difficultés de mise en place se trouvant le plus souvent dans l’enseignement pré-élémentaire avec des temps de repos interrompus par l’heure de fin des cours.
L’impact négatif de la mise en place des nouveaux rythmes est noté par plus de 85% des personnels sondés. Les personnels sont passés de 4 à 5 trajets aller/retour hebdomadaires. Dans un département qui jouxte la métropole toulousaine, le temps de transport a pu augmenter de plusieurs heures engendrant fatigue et augmentation du risque routier. Cela concerne souvent les jeunes collègues en charge d’enfants et nommés dans le sud ou l’est du Tarn. A cela s’ajoute l’augmentation de l’amplitude horaire de la journée dans 16% des cas et les réunions pédagogiques en soirée. Nous
nous retrouvons avec des salariés, qui ont des journées de travail supérieures à 12h, ce qui ne peut que se traduire par une fatigue accumulée et une augmentation des arrêts de travail, voire plus grave.
Quant aux conditions de travail, c’est massivement que le constat de leur dégradation est fait :
Rythme de travail : moins bien pour 81%.
Conditions de travail : moins bien pour 73%.
préparation de la classe : moins bien pour 66%.
Horaires de travail : moins bien pour 65%.
Temps de concertation avec les collègues : moins bien pour 34%.
Les classes sont utilisées par les activités périscolaires dans 40% des cas.
Les enseignants ne disposent d’aucun local pour travailler hors temps scolaire dans 43% des cas.
Les enseignants ne peuvent isoler du matériel qu’ils ne souhaitent pas mettre à disposition des activités périscolaires.
Le matériel scolaire est utilisé par les activités périscolaires dans 27% des cas.
Le comportement des élèves, qui a lui aussi un impact sur les conditions de travail, s’est aussi dégradé :
Comportement des élèves : moins bien pour 78%.
Attention des élèves à l’enseignement : moins bien pour 62%.
La logique de la loi était de mieux articuler, de mettre en cohérence autour d’un projet commun, le temps scolaire et le temps périscolaire.
De nombreuses municipalités ont fait des efforts conséquents :
En maintenant le budget de fonctionnement de l’école malgré les dépenses supplémentaires
occasionnées dans près de 80% des cas, voire en l’augmentant dans 4%.
En augmentant le temps de service des personnels territoriaux dans 35% des cas.
Mais des difficultés peuvent compromettre la réalisation de cet objectif :
Aucun temps de concertation n’est prévu dans plus de 78% des cas.
Le budget de fonctionnement de l’école est revu à la baisse dans 16% des cas.
Il n’y a aucun projet mis en place dans près de 75% des cas.
Toute réforme d’un service public devrait se faire au profit des usagers, pourtant on constate :
Les relations avec les parents d’élèves se sont dégradées : moins bien dans 27% des cas et mieux dans 1,5%.
Des mécontentements de parents ont été relevés par la moitié des sondés.
Préconisations :
Même s’il y a eu un faible taux de participation à cette enquête, le constat peut être fait d’une dégradation des conditions de travail des personnels lors de la mise en place de la réforme des rythmes.
Un suivi des arrêts et des accidents de travail en fonction des lieux de résidence et de travail devrait être mis en place et une réflexion portée sur :
Les nominations : prise en compte de l’éloignement entre les lieux de travail et d’habitation dans le barème du mouvement.
Les autorisations de temps partiel et l’organisation des compléments de service.
L’organisation de la journée de travail avec la multiplication des conférences et animations pédagogiques dans des lieux éloignés du lieu de travail qui nécessitent parfois des temps de transport supérieurs au temps de formation.
Source: fsu81