Des hommes, des femmes, des enfants vivent en France sans papiers. Chacune de ces personnes a fui une situation qui ne lui permettait plus de rester dans son pays. Ils n’ont commis aucun crime, ils n’ont qu’un souhait : vivre dans la dignité.
Ils tentent de survivre. Ils travaillent, mais sont exploités par des employeurs sans scrupules ; ils se logent, souvent dans des taudis et parfois, au péril de leur vie ; ils se marient, quand on ne le leur interdit pas. Ils tombent malades, mais ne peuvent se soigner normalement. Leurs enfants vont à l’école mais peuvent y être arrêtés.
Les lois successives sur le séjour des étrangers, de plus en plus répressives, aggravent cette précarité. Aujourd’hui, ils sont l’objet d’une traque lancée par le gouvernement.
[Les-sans-papiers-boucs-emissaires<-] Les sans papiers boucs émissaires @@RETOUR_TDM@@
Confronté à l’impopularité de sa politique, le gouvernement tourne le dos à la réalité et choisit la fuite en avant répressive, notamment avec la mise en place d’un comité interministériel de contrôle de l’immigration et la création d’une police de l’immigration. Ce comité, placé sous la direction de M. Stefanini, prévoit d’unir les efforts de près d’une dizaine de ministères pour « gérer » l’immigration avec un arsenal de mesures scandaleuses.
Ces mesures sont aussi une menace pour les droits de toute la population : suspicion systématique sur les mariages avec des étrangers, restriction des possibilités d’accueil, condamnations pour aide au séjour irrégulier, traques jusque dans les écoles…
Que devient le droit de se marier avec un étranger quand toute union est suspectée de mariage blanc ? Où est le droit à mener une vie privée et familiale lorsque les compagnes et compagnons d’étrangers sans papiers sont traduits devant les tribunaux pour aide au séjour irrégulier ?
Que devient le droit d’accueillir un étranger lorsque tout étranger qui vient en France est suspecté de vouloir s’y installer illégalement et qu’on crée un fichier des personnes qui hébergent ?
Que devient le droit d’asile, quand les procédures expéditives, qui sont déjà la norme en zone d’attente, menacent de s’étendre à plus de demandeurs encore sur la base d’une liste de pays réputés « sûrs », en négation complète du caractère individuel de la demande d’asile ?
Que devient le droit de vivre dignement quand toute une partie de la population est maintenue artificiellement dans l’illégalité et livrée à l’exploitation la plus éhontée ?
Que devient le droit à l’éducation lorsqu’on arrête dans les écoles les mineurs étrangers pour faire pression sur leurs parents ?
Que devient l’Etat de droit lorsque, pour faire du chiffre et flatter la xénophobie d’une partie de l’électorat, est créée une police spéciale pour traquer les sans papiers et multiplier les expulsions ?
Que devient l’individu quand il perd toute sa complexité pour devenir uniquement un « travailleur choisi » et rejeté au gré du marché ?
[Une-autre-politique-de-l<-] Une autre politique de l'immigration est indispensable
Il faut arrêter l'hypocrisie ! @@RETOUR_TDM@@
Les Français, les étrangers qui résident en France en situation régulière, les sans papiers méritent autre chose que la peur de l’autre, les tentatives de division, et finalement la xénophobie comme politique.
Nous demandons au gouvernement de cesser d’instrumentaliser l’immigration à des fins électorales et de prendre enfin en compte la réalité de la situation de l’immigration et des sans papiers aujourd’hui en France.
Nous exigeons d’ores et déjà la régularisation de tous les sans papiers. Nous voulons l’ouverture d’un vrai débat national pour une autre politique de l’immigration basée sur les droits de l’Homme.
Ce texte est l’appel à un rassemblement, Jeudi 23 juin 2005 à 18h30,Place de la Bastille
Premiers signataires :
CSP 77, CSP 92, CSP 11ème, CSP 18ème, CSP 19ème, 9ème collectif, MRAP, LDH, Droits Devant !!, SUD-Education, CGT, Les Verts, PCF, LCR,FSU
Source: fsu81