Un bac chaotique, c’est le moins qu’on puisse dire !

Mais ce n’est pas que sur une « simple » question de désorganisation dont il s’agit, c’est bien une question fondamentale de principes que la FSU de l’académie de Toulouse, conjointement avec la FSU de l’académie de Montpellier, dans le cadre d’une délégation FSU à l’occasion d’un CTA conjoint, a interpellé les autorités académiques.


Extrait de la déclaration de la FSU :

« Il nous faut aussi revenir sur l’actualité immédiate dans laquelle se tient ce CTA conjoint. Il n’est en effet pas possible ce jour de passer sous silence les événements de la dernière semaine, ou plutôt devrions-nous dire, la cristallisation conflictuelle de ces derniers jours qui n’est que la conséquence d’une politique de réformes et de conduite des relations avec les représentants élus des personnels, une politique qui depuis des mois fait fi de toute prise en considération sérieuse de leur point de vue et aura conduit à l’exaspération. Le ministre a conduit en effet notre institution à des niveaux de tension inédits, non seulement en ignorant délibérément les expressions et les avertissements des personnels et de leurs représentants qui n’ont cessé de les porter dans les instances, mais, qui plus est, en multipliant les provocations dans la mise en oeuvre de ses réformes comme dans sa communication. C’est bien lui qui a refusé tout dialogue, et a pour cela lui-même méprisé et fait mépriser toutes les instances de concertation.

Par ailleurs, pour s’opposer à l’exercice du droit de grève, pourtant garanti par la Constitution, ce qui n’est pas rien, oserons-nous dire, il choisi, de notre point de vue, d’entraîner la chaîne hiérarchique à prendre le risque de contourner certains des cadres réglementaires d’un examen national (dessaisissement de la souveraineté des jurys, levée d’anonymat), lui faisant courir le risque de porter préjudice à l’équité de traitement des candidats, plaçant ainsi des personnels en situation d’insécurité juridique et de malaise déontologique et éthique, ce que beaucoup de collègues n’ont pas accepté. Par ce choix politique, il a pris le risque de décrédibiliser l’institution elle-même, en construisant les conditions de la délégitimation de son diplôme le plus emblématique, le baccalauréat. Pour un ministre de l’Education Nationale, c’est du jamais vu, et les personnels le ressentent gravement et douloureusement. Ils l’ont manifesté vendredi 5juin à Toulouse et mardi 9 juin à Montpellier dans des rassemblements de soutien aux collègues grévistes.

Du point de vue de l’intérêt des usagers et de la place de notre service public, il n’y a guère d’efficacité et de réussite des réformes à attendre quand les personnels sont à ce point systématiquement méprisés, ni quand la rupture avec eux est à ce point consommée. Dans ces conditions, nous ne voyons pas bien à ce jour comment ils pourront mettre en œuvre la rentrée qui a été préparée, et nous appelons donc, d’ores et déjà, nos collègues à définir les modalités de nouvelles actions dès la rentrée« 


Il est à noter qu’aucune des deux rectrice n’a répondu en séance à la déclaration.

La rectrice de Toulouse est par contre intervenue dans la presse régionale en affirmant : « Mais je ne peux pas laisser dire – comme cela a été insinué par certains – que les notes ont été mises au hasard. Il n’y a pas eu d’arbitraire. Les jurys sont souverains, ils ont pu être recomposés selon les règles et tout s’est déroulé selon les règles »

Nous avons pourtant des exemples et des témoignages qui rendent compte de bricolages qui ne peuvent être cautionnés, et quoi qu’il en soit, l’injonction du ministre a conduit à une évidente situation d’iniquité, que les professeurs participant aux jurys de délibération ont très massivement dénoncé à travers les motions et déclarations signées à cette occasion.


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