La FSU 81 a organisé un stage sur la « souffrance au travail » les 23 et 24 janvier au lycée Rascol à Albi.

110 inscrits, des intervenants de grande qualité, de pistes de travail nombreuses.

La FSU 81 va mettre en ligne progressivement les documents issus de ce stage et proposera des actions de formation à partir de ce qui a été initié.

Pour commencer, un premier résumé de la première journée écrit par une collègue, assorti de quelques photos…

INTERVENTION DE HERVE MOREAU enseignant, secrétaire CHSCT ministériel de MEN et secrétaire national du SNES-FSU

La souffrance au travail est un problème collectif (privé public). La solution est donc une action collective. (des chiffres : 3% du PIB, …)

Il faut en comprendre les causes : (in)organisation du travail – conflit de valeurs – injonctions contradictoires

IL faut tout d’abord définir : Travailler (Yves Clot Christophe Dejours…)

C’est : expérience du réel, expérience de l’échec, s’affirmer en tant qu’individu, coopérer

Travail impersonnel : ce qui est prescrit

Travail interpersonnel : travailler ensemble

Travail trans personnel : le métier (prédécesseurs)

Travail personnel : de notre manière

Travailler c’est agir, transformer son environnement, recherche d’une reconnaissance, développer la santé mentale.

ACTUELLEMENT une perte de sens avec :

une intensification du travail (problème qualité du travail, empêche les échanges entre pairs, ne permet pas de se développer, de réfléchir)

une polyvalence (donc zapping)

des modes d’évaluations (nombreux formulaires à remplir, perte de temps)

des réformes successives

des injonctions paradoxales (contraires à certaines valeurs)

QUELS OUTILS ?

- Les droits à faire respecter : art 23 de la loi 83-634 du 13 juillet 1983 « Des conditions d’hygiène et de sécurité de nature à préserver leur santé et leur intégrité physique sont assurées aux fonctionnaires durant leur travail. » ; – –

- Les obligations des employeur

Article L4121-1 : L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Ces mesures comprennent :

1. Des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ;

2. Des actions d’information et de formation ;

3. La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.

L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes.

- une instance : CHSCT pour laisser des traces, informer, alerter : utiliser les registres SST (Santé et sécurité au travail) (conditions de travail, organisation, durée, environnement physique : température, bruit, éclairage, aération, poussière, vibration, incidences nouvelles technologies) et DGI (danger grave et imminent : amiante) : transmettre à l’IEN qui doit transmettre au CHSCT avec copie au syndicat, représentant CHSCT

- un travail et une action collectifs : les syndicats, les réflexions entre pairs

Si problème relationnel : définir le rôle de chacun en s’appuyant sur les textes

INTERVENTION DE DANIELE LINHART, sociologue du travail, directrice de recherche au CNRS : stratégies managériales

Constat : Forte productivité en France , Indifférence de l’opinion publique, « in »pensée du travail (pb chômage) : c’est-à-dire que politiquement le problème est le chômage et non le travail : français fainéants !

La souffrance au travail n’est donc pas reconnue : souffrance de plusieurs : individualisée et personnalisée donc culpabilisation « je ne suis pas capable ».

Historique : Taylor (interposer entre les ouvriers et les dirigeants (capital) la science pour organiser le travail) : déposséder les ouvriers de leur savoir pour les subordonner

Ford (chaines de montage) ; changement du mode de vie (conseil diététique, économie, logement, vie maritale) des ouvriers pour légitimer l’idéologie

1974 : individualisation de la gestion du salarié « Nous vous avons compris » Patronat français (introduction des horaires variables, de la polyvalence, des primes individuelles, d’entretiens individuels avec n+1, d’objectifs personnalisés → concurrence entre pairs) : convaincre, séduire le salarié et

se remettre en question,

sortir de sa zone de confort,

être dépouillé de sa professionnalité en imposant le changement perpétuel dans un environnement turbulent (changement de programmes, d’outils)

Entraînant :

CULPABILITÉ, DÉVALORISATION, être en situation permanente d’apprentissage, infantilisation

SENTIMENT D’ÊTRE DÉPOSSÉDÉ DE SON TRAVAIL (relation de loyauté à la direction ; ne trouvant plus son rôle par rapport à la société)

Plus de service public : enjeu citoyen

Légitimer cette dénaturation du travail (conseil de bienveillance des DRH) : programmer les esprits pour leur permettre de remettre en question leurs valeurs, leurs expériences, leur métier

IL faut donc remettre en jeu le TRAVAIL (RÉEL) et redonner sa place au COLLECTIF.

Une PRÉCARISATION subjective des gens OBJECTIVEMENT NON MENACÉS est justifiée par une accélération temporelle (pour le changement permanent nécessaire), mais n’est-ce pas pour éviter de penser, enlever la ressource expérience, faire perdre confiance, isoler ?

nouvelles technologies →traçabilité

compétence, bienveillance → nous demande-t-on la même chose pour les élèves … pour les formater …

FAUT-IL s’imposer des réflexions collectives, des temps de bilans, désobéir, questionner la légitimité des prescriptions, arrêter de se soumettre, se libérer de la clause de subordination ?

L’humanisation est un piège, il ne faut pas confondre la personne et le professionnel : il faut se faire reconnaître et respecter en tant que professionnel

Le livret unique au collège illisible trop, trop peu ….

INTERVENTION DE PASCAL SIMONET maître de conférences en psychologie du travail, enseignant chercheur CNAM :

travaux basés sur l’analyse des situations concrètes de travail pour développer les pouvoirs d’agir des professionnels et les marges de manœuvres au sein de l’organisation du travail

Comment développer les ressources psychosociales ?

Source: fsu81