La journée d’action intersyndicale Fonction Publique du 10 octobre a été un succès dans le Tarn (3500 manifestants à Albi, des taux de grévistes forts dans l’Educ en particulier) comme dans tous le pays.

Un succès qui appelle des suites si on veut mettre un coup d’arrêt aux régressions tous azimuts concernant les agents de la FP, les salariés du privé, les retraités, les étudiants…

Ci-dessous l’allocution prononcée par la FSU 81 :

« Nous sommes tous réunis aujourd’hui pour défendre les services publics et pour rappeler, au-delà des revendications immédiates, que les agents du service public assurent des missions essentielles pour le développement et la cohésion du pays : agents territoriaux, enseignants, infirmières et aide-soignantes, policiers, pompiers,… nous ne sommes pas des nantis ! Et la Fonction Publique est indispensable et moderne car ses agents servent l’intérêt général et non des intérêts particuliers ou le profit de quelques gros actionnaires.

Il n’est pas anodin que nous nous trouvions dans la rue aujourd’hui au moment même où les travailleurs du privé se battent aussi contre la casse du code du travail.

En réalité, le statut de la Fonction Publique est l’héritage progressiste de la Résistance de 1945 d’où sortirent en même temps et de manière liée les statuts de la FP, les conventions collectives des travailleurs du privé instaurant un Code du travail protecteur, la Sécu, les nationalisations ou les retraites par répartition…

Or, ce qui fait le cœur de la politique du gouvernement Macron, c’est de s’en prendre aux acquis et aux droits populaires pour favoriser la petite couche sociale des privilégiés qui pour reprendre l’expression du patron du MEDEF, « se sent sur un petit nuage », un petit nuage bien évidemment doré tant les annonces concernant l’impôt sur la fortune ou l’impôt sur les sociétés font se pâmer les beaux quartiers.

Pour le peuple en revanche, c’est en marche arrière toute et bientôt jusqu’à l’Ancien Régime. En effet, outre les mesures concernant la FP ou le droit du travail, outre la CSG non compensée pour les retraités et les fonctionnaires, le gouvernement et ses donneurs d’ordre du Medef et de l’Union européenne prévoient d’attaquer en règle le logement populaire, la formation professionnelle, l’assurance-chômage, les retraites, les cotisations sociales et la Sécu…

C’est bien un remodelage de la société toute entière qui se prépare, de la société issue des luttes progressistes et solidaires au moment du Front Populaire et du Conseil National de la Résistance, elles-mêmes héritières des luttes ouvrières et sociales du 19e siècle.

Comme l’expliquait la ministre du travail, ancienne DRH de Danone et spécialiste des charrettes de licenciement : « la Réforme du travail n’est pas isolée. C’est au global, une transformation historique que nous avons entamée… »

Et si cela ne suffisait pas, on crache des insultes quand le bon peuple renâcle ou ne l’entend pas de cette oreille : à les écouter, nous qui ne sommes rien, nous serions seulement des fainéants, des cyniques ou des extrémistes qui foutons le bordel au lieu de chercher du boulot.

Assez de ce mépris et de cette politique de classe !

Non Monsieur Macron, vous n’avez aucune légitimité pour détruire ce qui fait le cœur de notre société ; votre élection sans adhésion, avec le soutien de médias aux ordres et sur le chantage à l’extrême-droite, ne vous donne pas le droit d’insulter le peuple ni de lui ôter les moyens de vivre.

Et puisque vous avez déclaré que vous ne céderez pas, vous ne nous laissez pas le choix : il faudra que ce soit le peuple uni autour de la défense de ses intérêts qui vous arrête.

C’est pourquoi étudiants, salariés du privé, du Public, retraités, privés d’emplois tous ensemble attaqués par une même politique néolibérale, l’heure est au rassemblement et à la convergence des luttes tous ensemble et en même temps.

C’est pourquoi aussi l’heure est, en cette période d’état d’urgence social, à reconstruire des perspectives de changement social. Pas seulement des mouvements destinés à éviter les mauvais coups qui se succèdent. Mais un Front de résistance et d’espoir où se retrouvent regroupant syndicats, associations, forces politiques progressistes, citoyens pour tous ensemble imposer d’autres choix de société répondant à l’intérêt du plus grand nombre. Il est temps d’avancer à nouveau pour un monde fondé non pas sur les calculs égoïstes des puissants qui mènent la nature et l’humanité vers l’abîme, mais pour un monde fondé sur ce que l’humanité peut produire de plus grand : le progrès social, la coopération, la solidarité et l’intelligence collective. »

Source: fsu81